roman graphique, etc.

mercredi 5 janvier 2011

Johnny 23

de Charles Burns
Le Dernier cri
64 pages


On a beaucoup parlé de Toxic, sorti en novembre chez Cornélius, mais assez peu de son petit frère jumeau mutant, Johnny 23. Opération de piraterie? Autocontrefaçon à la sauce thaï ? Mise en abyme ?




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C'est, en substance, le résumé de l'histoire de Johnny 23. Retour en arrière : Doug est un ado aux aspirations artistiques, photographe et performer. On le découvre suite à un accident dont on ignore l'origine, sous médoc, à l'ouest, complètement camé le garçon. L'histoire de Doug est éclairée/obscurcie par ses pérégrinations cauchemardesques et quelques flashbacks. Ainsi s'entrecroisent trois niveaux de récit, et c'est beau. 
En marge de l'édition de Toxic, connu pour sa filiation monstrueuse à Tintin, pour une partie du dessin, et qui emprunte à William Burroughs et sa technique du cut up pour la construction narrative, ce vieux Charles renoue avec son éditeur underground de Marseille et pousse plus loin encore le concept des récits enchevêtrés et de la libre association. Une complexité narrative dont l'autopsie est laissée à la subjectivité du lecteur, qui ne sera pas aidé par le texte. La même histoire, mais plus la même histoire, understood? Johnny 23 c'est : un format faux carré, une impression une couleur, un langage venu d'ailleurs et un redécoupage des vignettes de son grand frère. Plus quelques images inédites.

L'auteur explique que sa volonté de travailler Toxic en couleur l'a ramené à ses premières lectures, les albums de Tintin donc, et qu'un des souvenirs marquants qui lui reste de cette époque est l'incompréhension des histoires à cause d'un texte qu'il était trop jeune pour pouvoir lire. Cet état, il a voulu le restituer dans ce mouvement de reflux qu'est Johnny 23. Nous voilà donc des enfants de quatre ans devant une bédé pour les grands. Chapeau.





Le bouquin a été tiré à 2000 exemplaires, en même temps que son frangin, dont 500 sont accompagnés d'une jolie sérigraphie qu'il suffit aux libraires attentifs de mentionner pour déclencher l'acte d'achat chez les quelques fans bibliopathes dont je suis.  







Johnny 23 est un livre qui s'adresse aux fans, en complément de Toxic sans lequel il est d'une inutile et absolue incompréhensibilité. Une histoire résolument autobiographique sur le rapport d'imitation de l'artiste à ses maîtres, les angoisses de la jeunesse et de la mort. Burns dit de celle-ci qu'elle est un concentré, une histoire d'une grande clarté, débarrassée de tout accessoire. "No fat! No fat!" 

Le travail de Charles Burns, notamment les planches et dessins issus de Toxic, sont exposés et en vente à la galerie Martel jusqu'au 5 février. Si vous voulez craquer votre PEL...

Pour découvrir l'homme et le travail, il faut voir ça. Et parler anglais.

 

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