roman graphique, etc.

lundi 9 mai 2011

L'arme X - Dossier Serval


"Bon, J'ai gardé tes merdes pendant des années parce que c'était mon devoir 
de mère. Maintenant, tu récupères tes vieux bouquins ou je bazarde tout à la poubelle. Je fais de la place pour faire une VRAIE chambre d'ami.
- De quels bouquins tu parles ?
- Tes Picsou et tes trucs américains, X Men et compagnie.
- QUOI !? Mes Picsou hors-série la Jeunesse de Picsou dessinés par Don Rosa, ma collec' de Strange, le travail de toute une VIE !? Tu f'rais pas ça maman... m'man (voix chevrotante)... tu vas pas briser notre magnifique relation mère-fils pour une... chambre d'ami ? Hein ?
- Tu as une semaine. 
- Je prends le premier vol pour Lann-Bihoué... ingrate."




L'arme X 
de Barry Windsor-Smith
SEMIC
1992
120 pages













Dossier Serval 
de Larry Hama (scénario)
et Marc Silvestri (dessin)
SEMIC
1993
36 pages





Il y a un sentiment bien particulier, que j'imagine être commun à tous les bibliophiles un peu pinailleurs, à retrouver un vieux trésor de jeunesse enfoui dans des cartons de déménagements oubliés. Joie ? Nostalgie ? Nan, c'est plus complexe. L'expérience de la relecture à quelque chose du voyage dans le temps.


C'est ce sentiment que j'ai éprouvé quand j'ai remis la main sur ma collec' de Serval/ Wolverine :  cette excitation qui m'avait poussé à les chercher, numéro après numéro, jusqu'à il y a quelques années, parfois au prix de grandes déceptions. J'ai perdu les enchères sur ebay pour le numéro 1 à plusieurs reprises, à cause des échéances ou de l'envolé des prix (une fois, il avait dépassé les 350 balles. 350 balles !!!). 


Tout ça pour dire que je retrouvai aussi les deux albums RCM (récit complet Marvel) consacrés au personnage le plus emblématique et le plus ténébreux de la sympathique troupe des X Men : Wolverine, Serval in french, aka Logan, aka Le Borgne.





L'arme X explore la partie la plus sombre du personnage, sa genèse : l'expérience menée par le gouvernement américain visant à faire de Logan, un mutant virtuellement immortel, la machine à tuer absolue. Le récit, sombre et sanglant, se décompose en plusieurs strates, entre expérience, flashbacks et hallucinations. Il emporte avec lui quelque chose de Frankenstein à la sauce hi-tech, l'horrible création finissant par se retourner contre son maître.


BWS arrive à créer une ambiance réellement noire, pleine de désespoir, faisant tout à tour entrer et sortir le lecteur de la psyché du cobaye. On compatit, forcément, avec la marionnette et on souhaite qu'elle déchire tous ses ennemis jusqu'au dernier. Surtout le professeur chauve et maigrichon qui est vraiment le plus méchant des supervilains (et pourtant, il a des lunettes).


Fait assez rare dans l'industrie Marvel, BWS est seul aux commandes de son histoire (scénario, dessin, couleur), ce qui en fait un objet d'une grande cohérence graphique et narrative.


Pour ce qui est du Dossier Serval, sa présence ici est davantage anecdotique. D'abord parce qu'il complète l'Arme X, ensuite parce qu'il est de facture plus "classique" (nombre de pages, découpage, etc.). Logan y revient dans la province d'Alberta, Canada, sur les lieux où il a été victime de l'expérience qui lui a donné l'adamantium (métal le plus résistant du monde, je le rappelle) qui recouvre ses os et ses griffes. Ne sachant plus vraiment ce qui lui est arrivé (à cause des implants neuros qui lui ont été posés pour effacer sa mémoire et le contrôler, je le rappelle), il demande au professeur Xavier de sonder son inconscient, même si ça fait peur. Il voyage alors de souvenirs en souvenirs sans savoir ce qui relève de la réalité de sa vie passée ou de la manipulation scientifique. Comprendre que l'amour de sa vie (Silver Fox) n'est qu'un souvenir implanté par un savant fou, ça a de quoi vous faire péter les plombs.




Voilà, c'était mon quart d'heure nostalgique. J'ai quinze ans, j'me rappelle.
J'ai quinze ans et j'veux un scooter.


3 commentaires:

  1. Je compte sur vous cher hibou pour m'initier un beau jour aux comics, car jamais je n'ai osé mettre le zen dedans, faute d'éclaireur averti pour me conseiller, et je sens bien que je passe à côté de tout un pan de culture. Un pan-théon, même, j'ai envie de dire.
    [touboudouboudoum... tssch!]

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  2. J'aurais dit : pan-talon ou "Pan, t'es mort".

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  3. Ou pant-agruel si on parle du monde des comics...
    Ou pant-ouflard pour les lecteurs qui restent trop longtemps en chaussons assis sur la cuvette des toilettes...
    Non! Cette dernière remarque n'a rien de personnelle!! Rien...

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