roman graphique, etc.

lundi 27 juin 2011

Mizuki et les yôkaï



À l'occasion de la sortie de Onward towards our noble deaths chez l'éditeur canadien Drawn & Quarterly (Opération Mort, éditions Cornélius, 2008, pour l'édition française) Marco Werman est allé interviewer Shigeru Mizuki, un des derniers maîtres historiques du manga (ou du gekiga, devrais-je dire) encore en activité.
L'histoire date de 1973 et relate l'expérience qu'a vécue l'auteur/soldat en Nouvelle Guinée pendant la seconde guerre mondiale. Période pendant laquelle il a perdu son bras gauche lors d'un bombardement ; ce qui impressionne toujours quand on connaît la mesure de sa production.


L'extrait ci-dessous ne concerne que les yôkaï, ces esprits du folklore japonais, et leur place dans la société japonaise. Spécialité de l'auteur, il leur a consacré un dictionnaire dans les années 1990 (éditions Pika, deux tomes format manga assez moche).    






Pour l'intégralité de l'entretien, voyez sur le site de The World. Mizuki y exprime son désarroi concernant l'avenir de la société japonaise et sa consternation face à la platitude de la production de manga actuelle. Et si la chaleur annihile en vous toute volonté de lire de l'anglais, la version audio se trouve en bas du texte.


Cheers.



vendredi 24 juin 2011

Bernard Barracuda

de Valfret
Les Requins Marteaux
80 pages




Plongez dans l'univers sombre et sarcastique de Valfret. Certains le connaîtront à travers ses participations au Grand Papier, la plupart ne le connaîtront pas, vu que c'est son premier livre.
Et ça égratigne dans les coins.










Suite à un terrible accident, Bernard se retrouve dans un état proche de celui de la courgette : il ne parle plus, ne bouge plus, ne mange ni ne boit seul. Autour de lui s'affairent sa famille et le corps médical, persuadés de l'aider à poursuivre sa vie végétative dans les meilleures conditions. Faisant office tour à tour de confident, d'objet transitionnel et/ou de souffre-douleur, Bernard assiste, dans son silence paraplégique, au ballet incessant des bonnes volontés à son chevet. Une dévotion mal récompensée, vu que ce petit ingrat ne fait même pas l'effort de leur en être reconnaissant.


J'avoue avoir été un brin freiné par le dessin et le découpage, mais une fois les premières pages tournées, le rictus s'affichant au coin de mes lèvres m'a fait me dire : "Tiens, ça faisait longtemps. C'est horrible. J'aime bien". Un deuxième degré bien tanké, tant les saloperies et les horreurs dont Bernard est le catalyseur sont surréalistes. Et c'est peut-être là que l'alchimie opère : un livre à l'humour aussi noir que le trait est enfantin, qui rallume la petite flamme de perversité ordinaire qui est en chacun de nous (si, si). Vous savez, la même qui vous faisait rire quand vous entendiez François Feldman chauffer le public du Téléthon en 1996...


Découvrez également les dessins de l'auteur, la Beauté des choses bêtes ou la Bêtise des choses belles. Y'a peu à lire, ça repose les yeux.



 

En librairie depuis le 1er juin. Sauvons les Requins Marteaux.

dimanche 19 juin 2011

Les Cahiers de l'Articho n°3

Collectif
avec
 John Broadley, Gwénola Carrère, Chamo, Roger
Duvoisin, Eboy, Espen Friberg, Grégol et Poluar, Martin Jarrie, Mattt Konture, Vincent Mathy, Moolinex, Massin, Lamelos, Liliféfé, 100% Orange, Ron Régé Jr, Remed, Jotto Seibold, Seripop, Yassine....

Édité par En Marge




Après un premier numéro consacré aux scènes graphiques belge et française, un magnifique deuxième traitant du caca, l'Articho nous livre ce mois de juin un troisième cahier, qui explore la typographie et les alphabets dessinés. Les auteurs conviés à participer en livrent leur version. 

John Broadley



"Les Cahiers" sont l'occasion de découvrir des auteurs de la scène contemporaine française et internationale, d'univers et de pratiques différentes : dessinateurs, graphistes, illustrateurs, street artists, affichistes. 



Ces pages sont accompagnées d'un texte de Massin et d'illustrations retraçant l'histoire des arts graphiques. Le gars connaît la question, il est l'auteur du livre la Lettre et l'image (éditions Gallimard), référence de poids (1,700 kilo) sur la question du rapport de la lettre... 

à l'image. 
Petit bonus : la jaquette de ce numéro, une fois dépliée, offre un joli alphabet qui sera du plus bel effet dans les toilettes ou dans la chambre du p'tit. 


Vincent Mathy


Une fois encore, pour célébrer la sortie, qui aura lieu en librairie le 29 juin, l'association l'Articho organise une sauterie. Une sorte de... Articho shower, qui aura lieu le vendredi 24 juin sur une péniche garée sur le canal de l'Ourcq, Paris 19.


Les infos pratiques sont ci-dessous. Si vous n'habitez pas Paris, c'est moche, mais tant pis pour vous.









Ça se passera là :





Sinon, vous pouvez aussi commander là.



mercredi 15 juin 2011

Mes recettes à emporter

d'Isabelle Boinot
éditions IMHO
96 pages




Après Prego et Sumimasen 
(éditions En marge, 2010) carnets de voyage fourre-tout en fac-similé, Isabelle Boinot change de crèmerie pour nous servir Mes recettes à emporter, petit livre de recettes dessinées.









Si la couverture du livre rappelle ses deux derniers carnets (l'étiquette de livre d'école devenue marque de fabrique), le contenu est tout autre : de la cuisine simple, sensible et atypique. 26 recettes sont dessinées par l'auteur, pas à pas, comme dans un vrai livre de cuisine. Cependant, nous ne sommes pas dans un enième volume d'une collection sur les verrines au steak haché ou les livres à thème, pour lesquels les auteurs s'arrachent les cheveux en se demandant très sérieusement "mais que faire avec du Nutella ?!?" pour remplir leurs 64 pages de recettes. Nan.




Bien au contraire, on sent qu'Isabelle nous cause des trucs qu'elle aime et qui ne sont pas trop prise de tête à réaliser. Comme des recettes qu'on donnerait à une copine parce qu'on la trouve trop bonne (la recette). Donc, en achetant ce livre, on devient tous des copines d'Isabelle Boinot. D'inspiration "cuisine du monde", idéales pour le pique-nique, les recettes se déclinent en sucré, en salé et en moyen de transport à fabriquer soi-même. Le format (13x19 cm) et la couverture cartonnée font de ce carnet de recette un objet vraiment intime, qui donne envie de le trimballer dans son sac à dos pour le faire partager.


Isabelle Boinot est une artiste protéiforme : dessin, photographie, collage, couture, elle expose fréquemment en France et à l'étranger. Elle est également illustratrice pour la presse (les Inrocks, XXI, le Tigre) et professeur de dessin. Bref, une dessinatrice inclassable et difficile à caser en librairie. Vous pouvez découvrir ses travaux et ses publications sur son site perso.


À l'occasion de la sortie de Mes recettes à emporter, l'auteur propose un doggy draw le 18 juin à 18h chez La Cocotte, librairie-poulailler du onzième arrondissement parisien. On pourra y faire un miam et se faire dédicacer le bouquin.
En librairie depuis le 1er juin.


Itadakimasu !


   

jeudi 9 juin 2011

Publicité 3










J'ai hululé tout le bien que je pensais du premier opus édité par les éditions 2024, les Derniers dinosaures, aussi avais-je décidé de garder un oeil ouvert sur leurs prochaines productions.
Si Les aventures intersidérantes de Jean-Pierre Vortex sont classées dans la catégorie Publicité, c'est parce qu'elles relèvent davantage du goodies que de la bédé. Mais, cela dit, les histoires les plus courtes sont parfois les meilleures.


Sur le principe d'une historiette en boucle, chacune des cartes relatant les péripéties de Jean-Pierre se déplie, se redéplie, se reredéplie pour se réinventer sans cesse. Avis aux fans de livre à système* et/ou d'origami qui doivent se racheter d'une saint-Valentin ratée (à moindre frais). Faites rêver votre concubin(e) avec la Porte du mystère, le Long voyage vers Pluton et Gazons la pelouse !




Les aventures intersidérantes de Jean-Pierre Vortex #1
Dessins de Sylvain Moizie.
3 cartes postales 10x15 cm.
Déjà dispo.
#2 à paraître en juin.


* Oui, madame, monsieur, la loi Toubon nous oblige à dire "livre à système" et non "livre pop up".